Les disques SSD ne tombent jamais en panne et peuvent être facilement réparés ? C’est faux. On entend toute sorte d’idées reçues à propos des SSD... En voici une brève sélection.
Les disques SSD n'ont pas de pièces mobiles et tombent donc très rarement en panne
Comme les disques SSD ne comportent pas de pièces mobiles, ils sont à certains égards beaucoup plus fiables que les disques durs traditionnels. Toutefois, ils sont essentiellement installés dans des appareils mobiles, lesquels sont soumis à des conditions nettement plus rudes que les usages des disques durs traditionnels. Ainsi, d'après les observations de Ontrack, l’eau représente la cause la plus fréquente de défaillance des disques SSD. Elle provoque des courts-circuits et endommage les composants électroniques. Par comparaison, moins de 1 % des défaillances de disques durs traditionnels sont dues à l'eau.
Vous n'avez pas besoin d'effectuer une sauvegarde si vous synchronisez votre disque SSD dans le cloud
Il existe une règle en matière d'informatique : si vous n'avez pas une sauvegarde sur 2 supports différents, vous n'avez pas de sauvegarde valable. Cette règle ne change rien au prétexte que le support de stockage que vous utilisez est plus fiable qu’un autre. Ontrack aide souvent des clients à récupérer leurs données après que les versions d'un fichier enregistrées sur l’ordinateur et dans le cloud se retrouvent toutes deux inaccessibles, altérées, supprimées ou écrasées. Très souvent en fait, la version locale est endommagée et est ensuite synchronisée dans le cloud. Si la majorité des prestataires cloud enregistrent les versions précédentes des fichiers, cette solution ne fonctionne pas toujours. Nous recommandons toujours de procéder à une seconde sauvegarde.
Les disques SSD peuvent être facilement réparés en cas de problème
C'est faux, les disques SSD sont difficilement séparables des autres composants électroniques et sont donc très difficiles à réparer. Par exemple, les disques SSD sur la plupart des tablettes et des smartphones sont imbriqués sur la carte du circuit principal.
Si l'ordinateur n’a pas été éteint correctement ou la batterie est complètement épuisée, cela n'endommage pas les données
Pour qu’un disque SSD ne perde pas de données lorsque l'alimentation est coupée alors qu'il est en train de copier des données, il faut que ce dernier s'arrête dans un état sûr en quelques millisecondes. C'est prendre un risque d'espérer que tout se passe bien chaque fois et que les concepteurs du contrôleur ont bien fait leurs calculs. L'expérience des ingénieurs de Ontrack montre qu'il arrive parfois que les choses tournent mal. Les résultats observés sont une altération des données au point que l'utilisateur ne puisse plus avoir accès à ses fichiers.
Les disques SSD fonctionneront toujours, car ils ne s'usent pas
C'est faux, dans la mesure où la durée de vie et la capacité de tous les supports diminuent au fil du temps. Un phénomène lié à la conception et appelé "amplification des écritures" veut que la capacité et la vitesse des SSD se réduisent progressivement. Ce phénomène est dû à la façon dont le SSD efface les données de la mémoire.
La durée de vie utile d'un disque SSD peut n'être que de cinq ans s'il est souvent utilisé. Il est conseillé de moderniser ses appareils tous les trois ans afin de ne pas avoir ce problème. Deux types de mémoire sont actuellement utilisés dans les disques SSD : SLC (cellule à un niveau) et MLC (cellule à plusieurs niveaux). La mémoire SLC dure plus longtemps mais coûte plus cher à produire. Tous les disques peu onéreux et la plupart des lecteurs à mémoire Flash USB utilisent une mémoire MLC. La mémoire Flash ne peut être programmée et effacée qu'un nombre de fois limité. C'est ce que l'on appelle le nombre maximal de cycles d'écriture/effacement que peut endurer la mémoire Flash au cours de sa durée de vie. La mémoire SLC, conçue pour des performances supérieures et une plus grande endurance, peut généralement accepter entre 50 000 et 100 000 cycles. La mémoire Flash MLC est quant à elle conçue pour des applications moins coûteuses et un nombre de cycles nettement inférieur, habituellement entre 3 000 et 5 000 (chiffres de 2011).
L’utilisation du chiffrement ne présente pas d'inconvénients majeurs
C'est faux, le chiffrement du disque dur réduit considérablement la possibilité de récupération des données dans le cas où un disque dur est reformaté par erreur. L'utilisation du chiffrement intégral du disque complique ce problème. De nombreuses situations de perte de données provoquées par des pannes logiques ne peuvent pas être récupérées. Si la défaillance endommage le disque chiffré et empêche le montage du disque, cela implique que les données ne peuvent pas être déchiffrées. En outre, si le disque est très endommagé, il n'est pas non plus possible de tenter une récupération partielle ou ciblée dans la mesure où l'emplacement des données importantes ne peut pas être identifié. C'est un cas de récupération du tout ou rien, comme s'il s'agissait de faire un puzzle de 10 000 pièces où toutes les pièces ont la même couleur et la même forme !